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25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 10:03

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L'Humanité des débats Histoire

Évariste Galois (1811-1832) ou le Rimbaud des mathématiques
Mots clés : histoire,

 

 

Fougueux révolutionnaire, mathématicien de génie, Évariste Galois a vingt ans lorsque, le 31 mai 1832, il est tué dans un duel. La veille de ce jour fatal, écrivant à un ami, il se disait « victime d’une infâme coquette et de deux dupes de cette coquette », et il lui laissait son testament mathématique.

Dans la Gazette des tribunaux du 7 juin 1832, le procès-verbal de l’autopsie de Galois, décédé le 31 mai 1832 à l’hôpital Cochin (à Paris), décrit : « Le jeune Évariste Galois, âgé de vingt et un ans, bon mathématicien, connu surtout par son imagination ardente, vient de succomber en douze heures à une péritonite suraiguë, déterminée par une balle tirée à 25 pas. » La fin, « Six onces de sang étaient épanchées dans le petit bassin, des adhérences unissaient déjà les intestins au péritoine qui était pointillé de rouge », rappellent les derniers vers du Dormeur du val. Galois est aux mathématiques ce que Rimbaud est à la poésie. La veille du duel, Galois – persuadé de sa fin proche – écrit à ses amis républicains qu’il meurt « victime d´une infâme coquette, et de deux dupes de cette coquette ». Il adresse également à son ami Auguste Chevalier une sorte de testament mathématique, qui lui assurera une gloire posthume. « Après cela, il y aura, j’espère, des gens qui trouveront leur profit à déchiffrer tout ce gâchis », écrit-il.

Né à Bourg-la-Reine en 1811, il connaît une enfance paisible entre une mère cultivée qui l’éduque et un père qui dirige une institution scolaire, avant de devenir maire de la commune. À douze ans, il entre au lycée Louis-le-Grand. À quinze ans, il y découvre les mathématiques, s’en passionne et obtient un premier prix au concours général. Sans suffisamment tenir compte des conseils de son professeur de mathématiques, il se présente, avec un an d’avance, au concours d’entrée à Polytechnique. Échec. Affecté, car il veut intégrer la plus grande école de l’époque, il retourne étudier en mathématiques spéciales à Louis-le-Grand. Son professeur de mathématiques, Louis 
Richard, reconnaît immédiatement ses qualités exceptionnelles : « Cet élève a une supériorité marquée sur tous ses condisciples. » Galois délaisse les travaux scolaires pour se focaliser sur ses recherches personnelles en poursuivant ses lectures de grands auteurs et en rédigeant ses premiers textes.

En 1829, il soumet ses travaux à l’Académie des sciences. Mais un drame le secoue : le suicide de son père. À la suite des élections de 1827, une vive tension existe entre les libéraux et le clergé. Galois père est poursuivi par de violentes attaques personnelles de la part du prêtre de Bourg-la-Reine. Quelques semaines plus tard, Galois passe une seconde fois le concours d’entrée à Polytechnique. Échec, bis. Il entre à l’École normale, appelée alors « préparatoire ». Elle n’avait pas la réputation d’aujourd’hui. En juillet 1830, la France est secouée par la révolution. Les élèves de Polytechnique y prennent part. Pas ceux de l’École normale. Charles X quitte la France. En octobre 1830, Galois devient un républicain actif, adhère à la Société des amis du peuple et critique épistolairement le directeur de l’École. Éviction. Sitôt exclu, il ouvre un cours public de mathématiques. Sans grand succès.

Sa vie se poursuit dans le tumulte et l’agitation. Lors d’un banquet, dans un restaurant de Belleville, en l’honneur de républicains acquittés, il lève un toast, un poignard à la main, à la santé du roi. Alexandre Dumas en rend compte dans ses Mémoires. Arrestation. Procès. Acquittement. Le 14 juillet, Galois et un de ses amis sont arrêtés en tête d’une manifestation sur le pont Neuf. Incarcération à Sainte-Pélagie. Gérard de Nerval, pris dans une rafle début février 1832, détaille sa brève rencontre avec Galois. Malgré la promiscuité de la prison, Galois poursuit ses recherches. Le 16 mars 1832, pour des raisons de santé (épidémie de choléra), il est transféré dans une maison de santé au niveau de l’actuelle rue Broca, dans le 13e arrondissement de Paris. Il y rencontre une jeune femme. Liaison éphémère. Il est provoqué en duel par un prétendu fiancé. On connaît la suite. Près d’un étang à deux pas de la clinique.

maître de conférences 
en mathématiques appliquées 
et en histoire des sciences 
et des techniques (IUT Cachan & GHDSO : université Paris Sud-11).

 

Une biographie romancée, une biographie mathématique et un essai sociologique : 
Icare trahi, de Jean-Paul Auffray, Éd. Viviane Hamy, 2011 ; Évariste Galois. La fabrication d’une icône mathématique, de Caroline Ehrhardt, préface d’Éric Brian, les Éditions de l’EHESS, 2011 ; Galois, le mathématicien maudit, de Norbert Verdier, Éd. Belin, 2011.

Norbert Verdier,

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commentaires

F
<br /> Mon Blog(fermaton.over-blog.com),No-1.- THÉORÈME GALOIS.- JE T'EMBRASSE AVEC EFFUSION.<br />
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